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La série des corrompus revenants continue.

Alors qu'on n'a pas fini d'épiloguer sur le cas de Djimet Ibet, ex-maire de N'Djamena contraint à la démission pour cause de corruption mais nommé à la tête du FONAJ, voilà que le Président Idriss Déby vient nommer Madame Chamsal Houda Abakar Kadadé au Conseil Economique et Sociale par un décret du 7 juin 2014.

Cette nomination, comme celle de Djimet Ibet, est un pied de nez que le Président fait aux Tchadiens pour leur signifier clairement que tous les bandits et corrompus ont leur place à ses côtés.

Rappelons que par un décret du 26 juin 2013 Idriss Déby a mis fin aux fonctions de Mme Chamsal Houda Abakar Kadadé, secrétaire d’Etat à la Santé publique, "pour détournement de fonds de projet de développement". Un motif précisé explicitement dans le décret.

Nous disions d'ailleurs à l'époque que ce n’est pas la première fois qu'un membre du gouvernement est démis de ses fonctions pour cause de détournement de deniers publics, mais que le plus surprenant dans le cas de Mme Chamsal Houda Abakar Kadadé, c'était la précision du motif du limogeage dans le décret. A notre connaissance, c'est la première fois (et la dernière) qu'il est expressément indiqué dans un décret de révocation qu'un ministre est limogé "pour détournement de fonds".

Pourtant, depuis lors, on n'a pas l'impression d'avoir entendu ou lu dans un quelconque média que Chamsal Houda Abakar Kadadé a été jugée et par suite innocentée par la justice.

La nomination de cette ex-secrétaire d'Etat au sein d'une des principales institutions républicaines de notre pays, alors qu'elle est toujours soupçonnée de détournement de deniers publics, achève de convaincre que notre Président ne contrôle plus rien. Il signe des décrets à la chaîne sans même prendre le soin d'y jeter le moindre coup d'oeil.

Bien sûr qu'il est de la responsabilité de ses conseillers d'attirer son attention sur telle ou telle nomination qui risque de lui faire perdre le peu de crédibilité qu'il a encore auprès de certains Tchadiens. Mais le principal responsable de la déchéance morale dans notre pays et de l'affaiblissement de notre système judiciaire, c'est Idriss Déby lui-même qui ferme les yeux délibérément sur les dérives de son régime. Demain, comme dans le cas de Habré aujourd'hui, il risque de se retrouver tout seul devant la Justice.

Ces 25 dernières années nous ont suffisamment édifié sur la véritable nature de ceux de nos compatriotes qui gravitent au sommet : ce sont des lâches pour la plupart.

© Tchadoscopie 

Mme Chamsalhouda Abakar, ex-ministre limogée pour corruption, est nommée au Conseil Economique
Tag(s) : #Tchad
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