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Tchad | Les prémices d’une fin de règne

Depuis plusieurs mois, le pouvoir de Ndjamena, menacé de tous bords, multiplie les erreurs diplomatiques et de communication. Ces échecs inquiètent ses partisans qui commencent à réaliser que l’avenir de leur chef s’assombrit un peu plus, chaque jour qui passe.


Comme dans toute dictature aux abois, le clan du chef s’effrite. Nombreux, plus prévoyants, commencent à prendre leurs distances avec le projet morbide vers lequel leur chef voudrait, par égoïsme, les conduire et qui mène à une impasse. Seuls les membres du second cercle grimacent encore, ne disposant pas des vraies informations quant aux difficiles nuits et jours que passerait le grand chef.

 

Le régime restant l’un des principaux alliés de l’Occident, ce dernier continue de fermer les yeux sur les violations des droits humains commises en permanence dans ce pays. L’absolutisme et l’obscurantisme y règnent en maîtres. Le pays est la propriété d’une seule famille qui accapare la richesse et la gère sans contrôle aucun.

 

Depuis une semaine, une vidéo d'un viol en réunion, communément appelé tournante, circule sur le net et à l'unanimité, les Tchadiens demandent que justice soit rendue à cette malheureuse jeune fille qui est tombée dans la souricière de ces voyous soi-disant des intouchables.


Oui, justice doit être rendue. Mais dans les faits, qu'est-ce que risquent juridiquement les violeurs ? La perspective de voir ces derniers jugés pour leurs actes s’éloigne mais reste espéré pour un avenir proche…

 

En toile de fond, c'est bien de l’insécurité qui a élu domicile au pays depuis l’arrivée du MPS au pouvoir il a y 25 ans.

 

 

 

Le pays, et plus particulièrement la capitale N’Djamena, est devenu le terrain de brigands en tous genres : agressions corporelles, viols, cambriolages, vols divers, braquages, etc. avec parfois mort d’homme. Un bilan bien sombre !

Les habitants de la capitale vivent avec la peur au ventre et se terrent dans leurs maisons pour ne pas subir le joug de gangs organisés qui opèrent avec une assurance incroyable.

Aujourd’hui, le pouvoir fait face à une vague des contestations généralisées et un ras-le-bol sans précédent.

Que ceux des membres du clan qui pensent que le sacrifice de leur chef leur permettrait de maintenir en place ce pouvoir sanguinaire et poursuivre ainsi l’œuvre morbide contre notre peuple en soient conscients : notre combat n’est pas dirigé contre la personne de Deby, mais contre le système sanguinaire et corrompu incarné par les despotes à la tête du pays.

Le pouvoir en place en ce moment a aidé à la propagation de cette perception exécrable de la politique et du politicien. Aujourd'hui, nous avons besoin de cultiver une autre compréhension de ce qu'est et devrait être la politique au Tchad. L'intolérance, les tueries et les arrestations arbitraires, le pillage des deniers publics, le vagabondage politique, l'opportunisme, la corruption, le tribalisme ne sont pas des valeurs sur lesquelles on peut bâtir une politique cohérente.

En fin, nous opposants de l'extérieur, sommes catalogués comme des aventuriers ou des voyous alors qu'en vérité, nous dénonçons les faits dont nous avons connaissance et qui constituent le quotidien que vivent ceux qui n'habitent pas les beaux quartiers. Nous préférons l'exil dans la dignité à l'humiliation.

 

A bon entendeur salut !

Abdelmanane Khatab

 

Tag(s) : #Tchad
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