Le contingent tchadien de la force africaine en Centrafrique (Misca), mis en cause dans plusieurs incidents récents à Bangui et accusé de complicité avec l'ex-rébellion Séléka, va être redéployé dans le nord du pays dans les prochains jours.
Cette annonce intervient alors que l'attitude des 850 soldats tchadiens (sur les 4 000 au total de la Misca) suscite des interrogations grandissantes depuis plusieurs jours, et un ressentiment croissant chez de nombreux Banguissois, qui voient en eux les « complices » des ex-rebelles Séléka, coalition de groupes armés à dominante musulmane venus du nord du pays et qui a pris le pouvoir en mars 2013.
Des échanges de tirs ont en effet opposé lundi différents groupes de soldats de la paix. Le chef du contingent burundais de la force africaine a révélé que ses hommes avaient été la cible de soldats tchadiens, avec tirs d'armes automatiques et jet de grenade. Les Tchadiens, dont trois ont été blessés, ont été repoussés « sans aucun problème » par les militaires burundais qui ont indiqué n'avoir « aucune responsabilité dans ces incidents ». Le matin même, une patrouille tchadienne avait brièvement ouvert le feu, sous les yeux des journalistes, sur des manifestants anti-Séléka devant l'aéroport, faisant un mort.
Traditionnellement très influent en Centrafrique, le Tchad du président Idriss Déby Itno est le premier partenaire de la France dans ses efforts pour rétablir la paix dans le pays. La défiance croissante des Centrafricains envers le contingent tchadien complique encore un peu plus la tâche des militaires français.
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