"Il dit qu’il est le vrai président, ce n’est pas en France que ça arriverait."
"Faites de bons papiers"
Confiant, le Président va s’expliquer. Après la ratification du traité européen et avant le sommet de Bruxelles en fin de semaine, il donnera mercredi une interview au Monde et dans des journaux européens. Le 15 novembre, le chef de l’État tiendra sa première conférence de presse pour tirer le bilan de ses six premiers mois.
Le Président multiplie aussi les déjeuners avec les médias pour expliquer ce qu’il fait, conscient que sa communication patine. Car autour de lui, certains n’ont pas son flegme dans la tempête. Avec la naïveté des néophytes, la ministre Hélène Conway lance dans l’avion aux journalistes : "Faites de bons papiers, on en a besoin."
Plus tard, en dévoilant hier à Kinshasa une plaque à la mémoire d’un militant des droits de l’homme assassiné, Hollande glisse cette phrase : "Les pouvoirs, quels qu’ils soient, où qu’ils soient, ont toujours peur de la presse." Il en plaisantera plus tard face aux journalistes. En revanche, il ne dit pas un mot de Sarkozy ni de son éventuel retour. Dans l’avion vers Dakar, racontant qu’il allait recevoir à Kinshasa Étienne Tshisekedi, rival malheureux de Joseph Kabila, Hollande lançait sous forme de plaisanterie : "Il dit qu’il est le vrai président, ce n’est pas en France que ça arriverait." Suivez son regard.
Le Journal du dimanche du 14 octobre 2012