"Nous avons plaidé dans des conditions extravagantes"
« Comment accepter les leçons de morale de la part de Monsieur Idriss Déby – que j’ai surnommé Idriss Crédit ? Ce type qui occupe son temps à demander du blé, du blé qu’on ne voit jamais germer dans l’immensité désertique de son pays qu’il lamine. Que j’aie irrité le tribunal (de N’Djamena: ndlr), je m’en fous, un tribunal nonchalant, désordonné, inspiré de nos procédures, reproduisant avec fidélités le bordel de l’organisation française coloniale, la touche tchadienne en plus. Nous avons plaidé dans des conditions extravagantes ! A cause de haut-parleurs dans la salle, des échos promotionnels du marché proche venaient parasiter nos prises de parole. Au bout du compte, avec un petit décalage, les animateurs de l’Arche de Zoé sont revenus en France. Epilogue, tandis que la Cour d’assises de N’Djamena continue à demander de l’argent... ».
Extrait de l’Avocat de l’impossible – Gilbert Collard, éd. Hors Collection, p. 104-105