Tchad : Situation confus à l’UFCD de Hassaballah qui pourrait bien être le début de la fin
C’est un choc terrible de constater que ceux qui prétendent se battre pour la démocratie, contre la tyrannie, s’arrogent le droit à l’arbitraire en condamnant sans motiver, en exécutant
sans sommation sur la place publique. C'est pourtant l'une des réalités du micmac politico-militaire au Tchad et au Darfour. Évènement.
Incompétence, ou machination, le Colonel Hassaballah organise un terrible micmac qui pourrait bien
être, pour l’UFCD, le début de la fin. Surtout lorsque l’on comprend que «l’exécution publique» de Mahamat Charfadine, le jeune Leader du FNTR, a pour but de saboter les chances de la paix
et renforcer le camp des supporters d’Hissène Habré.
Hassaballah le fomente depuis son logement douillet de Khartoum, mettant en mauvaise posture le
Général Fizani, qui, au maquis entre Darfour et Ouaddaî, ne partage avec ses hommes qu’un repas par jour; ce même Fizani qui a assumé l’offensive sur N’Ndjamena de février 2008
avec les conséquences que l’on connaît.
J’ai rencontré Mahamat Charfadine à Paris, au meeting organisé par F. Moungar, ancien Premier
Ministre du Tchad et leader de l’ACTUS, parti officiel de l’opposition au Président Déby. Il était alors directeur de cabinet du Colonel Hassaballah, leader de l'UFCD. Charfadine est un
garçon réservé, empreint de cette pudeur que montrent les rebelles rendus candides par leur idéalisme. Je n'avais qu'une question à lui poser: "L'UFCD est elle prête au dialogue et à la
négociation avec le Gouvernement de Ndjaména? La réponse est connue: il suffit pour s'en assurer de visiter le site Tchad Info.net pour y lire que l'UFCD se félicite de l'initiative de paix
du Premier Ministre Moungar.
Charfadine aurait rencontré le beau-frère du Président Déby à Paris
Quelques jours plus tard, j’ai appris, toujours par Tchad-Info.net de Mohamed Kebir, l'exclusion de
Charfadine pour «haute trahison». Interrogé en sa qualité de représentant de l'UFCD pour la France et l'UE, Mohamed Kebir n'hésite pas à affirmer qu'il n'a pas à exposer les faits qui sont
reprochés à Charfadine, mais fait la confidence que celui-ci aurait rencontré à Paris le beau-frère du Président Déby. Surprenante réponse dans la bouche de celui qui ne cesse d'affirmer, à
l'instar de Hassaballah, que le dialogue doit être permanent et inclusif. Lorsque je soulève la question des contacts téléphoniques de Hassaballah avec le président Déby, via un certain
Abdelrazik Idriss (+88 216 21444488 +235 9920272), réputé proche de Déby, Kebir confirme ces contacts et les justifie par la nécessité, pour l'UFCD, de rallier à sa cause les alliés de
Déby. J'en déduis que le beau-frère de Déby n'est pas un allié de Déby, je lance une boutade: « Mais, Kebir, Charfadine, voulait peut-être rallier la femme de Déby à l’UFCD : pourquoi n’en
aurait-il pas le droit ? Kebir ne relève pas, ne comprend pas. Je lui fais enfin noter que si Hassaballah à condamné Charfadine, c'est bien lui qui, en publiant la décision, a procédé à son
exécution, commettant ainsi une grave atteinte à l’honneur sans en justifier aucunement.
Par communiqué de presse qu’il nous a adressé, Charfadine conteste cette exclusion qui n'aurait pas
respecté les statuts de l'UFCD: «Le colonel Adouma Hassaballah m’accuse de haute trahison sans préciser laquelle. Je rappelle que la décision de mon exclusion est totalement arbitraire,
contraire à l’article 38 sur les modalités d’adhésion et d’exclusion fixées par le règlement intérieur de l’UFCD; elle viole l’article 44 qui stipule que l’exclusion est prononcée par le congrès sur proposition de l’organe dont relève le
membre défaillant.»
En effet, la décision publiée dans Tchad Info.net ne donne aucune précision quant aux faits reprochés
à Mahamat Charfadine. Et celui-ci n'aurait pas comparu devant une autorité collégiale ni sommé de s'y expliquer.
L'UFCD en position de faiblesse
Enfin, au cours d’une conversation téléphonique, le désormais ex-directeur de cabinet de Adouma
Hassaballah, nous annonce reprendre le contrôle du FNTR, mouvement politico – militaire du Tchad appartenant jusque-là à l’UFCD. Le communiqué qu’il nous adresse précise: «Le FNTR, Front National
du Tchad Rénové, après une étude réfléchie de la situation interne de l'UFCD, est convaincu que le colonel Adouma Hassaballah est incapable de diriger l'UFCD, considérant que le colonel Adouma
Hassaballah, par son comportement de combattre les intellectuels, a mis l'UFCD dans une position de faiblesse, étant donné que la décision de mon exclusion est une violation grave des articles 38
sur les modalités d’adhésion et exclusion fixées par le règlement intérieur de l’UFCD, de l’Article 44 stipulant que l’exclusion est prononcée par le congrès.»
C'est ainsi que, jour après jour, le fameux Colonel Adouma Hassaballah, à partir de Khartoum et sans jamais
se rendre dans le maquis auprès de ses militants, démantèle l'UFCD. Pour le compte de qui? Nos investigations continuent avec l'espoir que le FNTR, dans son fonctionnement interne, soit un modèle
de démocratie et se détourne du miroir aux alouettes brandi par un leader préoccupé surtout, dit-on, par le chantier de sa nouvelle maison familiale à Ndjaména.
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