Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L’affaire de Fube Roland Fonwi Tita a été renvoyée au 05 mars hier au Tpi du centre administratif.

Le tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif examinait hier jeudi 19 février de nombreuses d’affaires d’escroquerie et de menaces, dont quelques unes suivant la procédure du flagrant délit. Parmi celles-ci, il se trouvait notamment un procès qui oppose le ministère public, chargé de défendre l’intérêt général, à Fube Roland Fonwi Tita, un jeune enseignant de sciences à Yaoundé. Le motif des poursuites est simple et grave: “outrage au président de la République et autres”.


Mais l’accusé qui se trouve détenu à la prison de Kondengui n’a pas pu se défendre, les juges ayant renvoyé la cause au 5 mars prochain. Tenant compte de l’importance des témoins en l’espèce, le tribunal a en effet déclaré qu’il devait tout d’abord entendre les personnes qui ont assisté à cette affaire ” comme on n’en voit plus dans les tribunaux depuis les années 1990 marquées par les revendications démocratiques et les critiques acerbes et irrévérencieuses contre le régime du Renouveau et ses dirigeants “, selon le mot de M. Che, un collègue de l’accusé.


Fube Roland Fonwi Tita a en effet été arrêté à bord d’un taxi, selon les témoignages de membres de sa famille et de ses collègues de l’English high school of Yaoundé, le 30 janvier dernier, alors que le président de la République et son épouse revenaient de Libreville où Paul Biya et ses pairs résolvaient la crise née des placements de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) à la Société générale en France. ” Il a fait un commentaire qui disait qu’il n’était pas normal que les routes soient ainsi bloquées. Il a dit qu’il aurait été préférable pour tous qu’il prenne le chemin des airs avec un hélicoptère “, explique un de ses collègues.


C’est alors qu’un passager du taxi qui devait le transporter à Nkolmbong, où l’attendaient des élèves de la Christian comprehensive high school où il dispense également des enseignements de géologie et de chimie, ordonne au taximan de diriger son taxi à la direction nationale de la police judiciaire. ” Il [le passager] aurait brandi une arme et menacé le chauffeur “, explique encore un collègue de l’infortuné professeur de sciences diplômé de l’Ecole normale supérieure de Bambili et de l’université de Yaoundé I où il a obtenu une licence.


Après la Pj d’Elig-Essono, Fube Roland Fonwi Tita est plutôt renvoyé avec l’homme qui l’a interpellé à la … présidence de la République. ” Il a dit qu’on lui a posé de nombreuses questions entre 13h et 21h sur un projet d’attentat contre les autorités, on lui a placé une plaque indiquant son nom et des accusations portées contre lui, on l’a pris en photo, obligé à signer un procès-verbal où il était marqué qu’il est sans-emploi avant de le ramener au secrétariat d’Etat à la Défense. N’eût été une âme charitable, nous n’aurions jamais su où il était dès qu’on s’est inquiété de ne pas le retrouver “, témoigne Ernest, un parent de M. Fube.


Placé sous mandat de dépôt le 04 février 2009 à la prison de Kondengui, Fube Roland Fonwi Tita s’est déjà présenté deux fois devant ses juges. Mais son dossier n’a pas avancé et ses avocats qui ne voulaient ” pas parler de cette affaire ” n’ont pas pu expliquer davantage la situation de leur client. Au grand dam de M. Eyong Tarh, le directeur de l’English high school of Yaoundé à Obili où M. Fube a laissé ses élèves. ” Nous avons appelé tous ceux qui peuvent être intéressés par ce cas à agir pour qu’il soit libéré “, a toutefois indiqué M. Eyong Tarh.

J.B. Ketchateng, Mutations

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :