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Certain(E)S ont conservé le ticket du jubilé de Toko, le 19 mai 1996, à Valenciennes. Ce jour-là, Nungesser a vu débarquer quelques-uns des meilleurs footballeurs du moment : George Weah, Raï, Roger Boli, Bernard Lama, Valdo.

Des amis du Tchadien, des anciens de VA, l'équipe du PSG venue avec la Coupe de France tout juste décrochée... Un après-midi plein d'émotions.

 

Toko n'a passé qu'une saison à Valenciennes, mais il y a laissé une trace indélébile dans le coeur des supporters : trente-cinq matchs, douze buts, de l'enthousiasme à revendre. Cette saison-là, VA termine huitième de première division. Toko est l'un des artisans de ce bon classement. Lui-même garde un souvenir ému dans un contexte pourtant pas si simple.

« Il n'y avait pas beaucoup d'argent. On faisait les déplacements en voitures particulières, en bus, en train, en métro... Mais il y avait une ambiance extraordinaire. VA a été un tremplin pour moi, pour aller au PSG. A Valenciennes, on était une équipe amateur qui jouait avec l'élite . » Le footing dans le froid, en forêt de Raismes, l'avant-centre rapide et précis qu'il fut n'a pas oublié. Pas plus que l'importance accordée par Wilczek à la condition physique. « Cela m'a servi au PSG : pendant les deux premières années, j'avais une forme extraordinaire. » Nambatingue Tokomon Dieudonné était arrivé du Tchad en 1974 pour porter les couleurs de l'US Albi. Une petite année, puis direction Nice, pour trois saisons de plaisir. « C'est un club pour lequel je pourrais encore m'investir aujourd'hui », assure Toko.

Puis, ce sera un passage à Bordeaux, moins concluant, à Strasbourg pour une année, VA dans la foulée et l'explosion au PSG : 171 matchs, 43 buts dont quelques-uns d'anthologie. A commencé par sa superbe reprise de volée en 16es de finale de Coupe d'Europe face à Sofia.

De quoi se forger une réputation de moteur qui lui colle à la peau lorsqu'il décide de mettre un terme à sa carrière, le 13 mai 1986 précisément. Blessé, il ne s'était pas remis. « Francis Borelli m'a proposé de revenir au PSG pour des missions ponctuelles : superviser des joueurs, notamment dans les pays du Nord. » Titulaire du BE2, Toko a ensuite entraîné les jeunes du PSG, puis il fut adjoint de la troisième division avant d'assister Luis Fernandez.

Peu de mots sur les vagues qui, depuis tant d'années, chahutent le club de la capitale et l'ont, en 1998, avec l'arrivée du président Perpère, guidé vers la sortie.

Une autre vie a alors commencé pour Toko, d'autres envies aussi, comme celle de dénicher des talents dans son pays. « Il y a des joueurs de valeur en Afrique. Il faut aller les chercher. Les clubs français peuvent trouver des talents là-bas ».

Aujourd'hui, Toko vit à Rome où travaille sa femme. Ils y élèvent leur petite famille. Mais celui qui fut l'un des emblématiques joueurs du Tchad revient régulièrement en France et adore son job, superviser des équipes. Il lui était impossible de déconnecter du monde du football. Toko n'hésiterait donc pas longtemps à sauter dans un avion pour venir bosser à Valenciennes, Strasbourg ou Nice : « Je veux bien superviser les matchs, les joueurs, les adversaires... Dans ces clubs où j'ai aimé jouer, je serais heureux de m'investir pleinement. » Un appel du pied... •

MARTINE KACZMAREK  vds@lavoixdunord.fr PHOTO VDS

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