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Cols blancs et Mains
sales ? Cet homme ci-contre est un honnête cadre de l'administration. Secrétaire général de la BEAC durant de nombreuses années, il a été débarqué de son poste
pour y être remplacé par le neveu de Déby, un certain Abbas Tolli. Il s'était alors retrouvé sans fonctions quelques temps avant d'être nommé Ministre des Finances en guise de consolation. Mais
l'homme est surtout apprécié à la fois pour ses compétences éprouvées dans le domaine des finances sous-régionales et pour son honnêteté. En somme, une personnalité bien et irréprochable en tous
points. Mais voilà que certaines informations diffusées par un site internet sont en passe de faire tomber le mythe. En effet, suivant une dépêche défilante, le site internet Tchadactuel fait état d'"un détournement sous forme
de placement déguisé, opéré par l'actuel ministre des finances du Tchad et l'ancien directeur
général (sic.) de la BEAC. Un montant en dizaine de milliards de F CFA".
On ne sait pas encore pour le compte de qui cet argent a pu être détourné, mais si le soupçon se confirme, ce sera sans doute le plus gros hold-up financier de toute l'histoire du Tchad commis par un ministre. Nous savons que trois récents anciens ministres de Finances ont été, à tort ou à raison, accusés par l'opnion nationale de détournement de deniers publics, mais les montants réunis de leurs détournements communs à eux 3 ne dépassent guère les 10 milliards. Si à lui tout seul Monsieur Gata Ngoulou a réussi à détourner "des dizaines de milliards" ainsi que l'affirme Tchadactuel pour son propre compte, alors qu'on nous dise exactement à quoi est destinée la richesse nouvelle du pays depuis l'exploitation du pétrole : les revenus du pétrole sont-ils destinés à être détournés impunément par quelques ministres et hommes d'affaires véreux appartenant au clan? Pourquoi les juges ne s'intéressent-ils pas aux cas d'enrichissement illicite des ministres et autres hommes d'affaires véreux? Quelles suites la Justice a-t-elle données aux multiples rapports d'enquêtes établis par le COLLEGE DE CONTROLE ET DE SURVEILLANCE DE RESSOURCES PETROLIERES?
Il est peut-être temps que le Ministère de la moralisation s'intéresse aussi aux cas des "collègues ministres" qui interprètent la confiance que leur accorde le chef de l'Etat comme une "autorisation de détourner l'argent de l'Etat pour service rendu". Il faut une inspection sérieuse pour déterminer l'origine des richesses accumulées par certains ministres dont les départements gèrent annuellement des centaines de milliards sans qu'aucune réalisation significative ne viennent justifier les dépenses engagées. Dresser des rapports par-ci par-là pour faire virer des petits directeurs des sociétés étatiques ayant puisé dans les caisses quelques dizaines de millions de francs CFA n'est pas suffisant. Tous les voleurs doivent être mis aux arrêts, jugés, condamnés et sévèrement sanctionnés à de longues peines de prison ferme. Les biens publics qu'ils ont volés doivent être restitués à l'Etat.
On ne peut pas continuer à fermer les yeux devant ces luxueuses villas à 400 millions (et ces voitures à 50 millions), propriétés privées des ministres et anciens ministres, qui poussent chaque jour à N'Djamena alors que par ailleurs les fonctionnaires peinent avec leurs maigres salaires à trouver de quoi donner à manger à leur progénitures. L'argent de l'Etat doit servir à améliorer les conditions de vie de Tchadiens qui vivent dans une misère inhumaine et inacceptable. Détournez, détournez. Bientôt il n'en restera plus rien.
Tchadoscopie