"Moi, je ne peux pas
être du côté de ceux qui veulent cacher la vérité pour des questions que j’ignore, sans chercher à améliorer de très grandes questions de responsabilité politique. Si sur 60.000 élèves, 6.000
bacheliers ont obtenu 10 de moyenne, c’est qu’il y a un problème. Il fallait garder les 12% au lieu des 27%.
J’ai pris la précaution moi-même d’appeler le ministre sortant de l’enseignement supérieur au téléphone. Je lui ai dit : Monsieur le ministre, vous appliquez
le décret de 2010 relatif à l’organisation du Bac et il s’obtient avec une moyenne égale ou supérieure à 10. Le lendemain à 23 h, on m’a appelé pour me dire que le résultat du Bac est publié.
J’ai demandé le taux. On me dit 27% qui sont admis. Là, je dis qu'il y a quelque chose qui ne marche pas. J’ai interrogé le ministre et il ne m’a pas dit que ce n’est pas la faute des élèves,
mais celle des enseignants. C’est pour cela que j’ai dit au Premier Ministre de clarifier cette situation pour l’opinion nationale.
Djidda est un professeur, un cadre politique et un chef de parti politique. La question du Bac ne peut pas être une question politique et ce n’est pas possible.
Comme le mal est là, il faut le décortiquer et trouver le remède et la solution la plus efficace. De l’autre côté, il ne faut pas cacher ce mal, mais le rendre public. Ensuite, il faut organiser
un Bac qu’on peut appeler un Bac de sauvetage, parce qu'en réalité vous avez 70.000 élèves dont 6.000 ont eu le Bac. Le reste n'est pas admis, ils vont être en terminale et 30.000 autres vont
venir. Ils vont être autour de 90.000. Est-ce qu’on a de la place pour les redoublants ? Ce n’est pas une raison pour s’en débarrasser et donner le Bac à ceux-là. Mais il ne faut admettre tout ce
qui est mal fait. Même si c’est une responsabilité, il faut l’assumer. Moi, je l’assume".
Extrait de l'interview du 1 août 2012