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Padare-1_0.jpgRFI: On a appris hier matin l’arrestation de notre confrère Eric Topona et son inculpation pour atteinte à l’ordre constitutionnel. Le journaliste de la radio nationale clame son innocence. Il affirme que sa boîte mail a été piratée. La décision d’hier n’est-elle pas disproportionnée ?

JBPadaré :  Ecoutez… Je ne suis pas au courant. C’est vous qui me l’apprenez. Espérons pour lui qu’il a raison !

Il y a quelques années, Eric Topona était l’un de vos journalistes au journal La Voix. Depuis, vous vous êtes brouillés. Est-ce qu’il n’est pas victime d’un règlement de compte ?

Vous savez que si je devais régler des comptes à des gens, ce ne serait certainement pas à lui. Il y en a qui mériteraient mieux que lui. Ce n’est pas dans ma culture, ni dans mon éducation de vouloir régler des comptes. J’ai été défenseur des droits de l’homme, je ne ferai jamais arrêter un journaliste pour des problèmes personnels.

Le blogueur Jean Laokolé est aussi en prison, les directeurs de publication, Jean-Claude Nekim et Alain Andoum Juda sont poursuivis par la justice. Pourquoi cet acharnement contre la presse ?

 Il n’y a pas d’acharnement ! Est-ce que les gens pourraient, un tant soit peu, être responsables et professionnels, au lieu de se livrer à des ragots ou bien à des rumeurs, à des désinformations ! Non ! Le citoyen tchadien qui est mis en cause est en droit de se plaindre contre un journaliste qui l’aurait diffamé !

 Dans le dernier classement de Reporters sans frontières, le Tchad a été dégradé. Pourquoi ne pas dépénaliser les délits de presse ?

Je suis tout à fait d’accord avec vous. On doit éviter que les journalistes aillent en prison. Encore faut-il que les journalistes prennent conscience eux-mêmes de la lourde responsabilité qu’ils ont au bout de leur plume.

Longtemps, vous avez été l’un des grands avocats du barreau de Ndjamena. Que répondez-vous à ceux qui disent que comme ministre de la Justice, vous trahissez aujourd’hui votre passé de défenseur des droits de l’homme ?

Je pense que je ne trahis personne, encore moins ma conscience. Je suis un militant des droits de l’homme. Ça, personne ne pourra me l’enlever. Nous ne sommes pas là pour réprimer ! Pour censurer ! Nous, nous sommes dans la logique de la collaboration avec la presse. Nous sommes tout à fait disposés à nous asseoir et examiner les conditions de la dépénalisation, de façon à ce que chacun assume ses responsabilités, mais de manière professionnelle.

 

Source : RFI Jean-Bernard Padaré sur RFI

 

Tag(s) : #Tchad
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