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Le Président Idriss Déby a signé mercredi 25 août 2010 un décret aux termes duquel  « le canton Haddad de la Sous- Préfecture d'Oum-Hadjer créé par Décision n°555 du 11 Août 1934 change désormais d'appellation et est dénommé CANTON MAAFRE NOMADE ». L’entête de la décision indique que ce changement est justifié par une requête du chef de Canton HADDAD de la Sous-Préfecture d’Oum-Hadjer.

 

Une requête tout à fait légitime quand on sait que le terme tchadien « Haddad », qui signifie « forgeron » en Français, a une connotation injurieuse venant de certaines communautés tchadiennes qui considèrent la communauté des « Haddad » comme une caste de sous-hommes, voire des esclaves. Esclaves de qui ? Personne ne le sait en réalité.

 

Mais les "Haddad" ne sont  pas les seuls à devoir s'expliquer toujours longuement sur leurs origines pour ne pas passer pour les déchets de la société. Dans chaque région du Tchad, il y a au moins une communauté de culture qui est considérée par les autres comme composée d'êtres inférieurs au nom d'on ne sait quels critères génétiques, quels faits historiques. Ceux, parmi les membres de ces communautés injustement traitées d'inférieures, dont la dignité est affaiblie par des quolibets proférés sous cape essaient même de se travestir pour ne pas être de loin indexés, désignés comme la lie du ferrick ou quartier. Beaucoup  se font même passer, aux yeux de ceux qui ne les connaissent pas, pour "la race" issue de la communauté qui se considère comme la plus noble de la région.

 

Des exemples sont légion, au Tchad et ailleurs dans le monde (les intouchables en Inde, par exemple). Tout le monde les connaît par coeur.  On se gardera donc de nommer ici des communautés ethniques rabaissées dans leur dignité par le complexe d'infériorité pour ne pas donner l'occasion à certains lâches anonymes de deverser leur bile nauséabonde. En revanche les lumières historiques de ceux qui ont des explications sérieuses sur l'origine de ces faits sont les bienvenues.

 

Espérons que la nouvelle appellation "canton Maafré nomade" contribuera à changer les mentalités moyenâgeuses. Au Tchad la civilisation n’est pas encore complètement entrée dans les mœurs. La nécessité de changer le nom d'une communauté en plein 21e siècle prouve la survivance néfaste des comportements retrogrades dans notre pays.

 

Tchadoscopie

Tag(s) : #Tchad
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