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M20SGGSelon toute vraisemblance, les propos incohérents d’Idriss Deby, affirmant n’avoir jamais pris un décret pour accorder la grâce présidentielle aux condamnés de l’Arche de Zoé, lui ont été soufflés par un ou plusieurs membres du gouvernement.

Un podcast de RFI déniché par Tchadonline diffuse un reportage consacré aux victimes de cette association. A l’occasion de ce reportage, le Ministre SGG Samir Adam Annour, interviewé par Madjasra Nako, affirmait péremptoirement que : « les membres de l’Arche de Zoé n’ont jamais bénéficié d’une grâce présidentielle. Leur transfèrement est intervenu dans le cadre d’un accord judiciaire qui existe entre notre pays et la France pour leur permettre de purger leur peine dans leur pays ».

L’enregistrement n’est pas daté, du moins en ce qui concerne l’extrait diffusé par Tchadonline. Toutefois,  le reportage aurait été réalisé au moins la veille du départ de Déby pour la France puisque un Tweet de M. Abba Ali Kaya, daté du 3 décembre 2012 (donc avant le départ de Déby) annonçait déjà que « le gouvernement démentphoto-copie-2.PNG avoir gracié les membres de l’Arche de Zoé ».

M. Abba Ali Kaya (SG du Ministère de la communication) ne cite pas le reportage de Rfi comme source de son information, mais il reste qu’en tout état de cause la question de la « grâce présidentielle », qui n’aurait pas été accordée, a été certainement débattue en cabinet ou durant un conseil de ministres restreint avant que Idriss Déby est allé l’exposer publiquement devant la presse française.

La suite, on la connait. Tchadoscopie a republié immédiatement ses archives contredisant la volte-face de Déby. Deux jours après, Rfi a retrouvé et diffusé un décret émanant de la présidence tchadienne .

Un ratage complet dans la stratégie de communication présidentielle que seuls les membres de son proche entourage, à commencer par Samir Adam Annour (Ministre SGG), doivent en assumer les conséquences.

Il est inadmissible de pousser le chef de l’Etat à se ridiculiser aussi lamentablement devant la presse française, qui ne passe pas par quatre chemins pour traiter le personnage de dictateur peu éclairé.

Avant de débiter ses calembredaines sur les ondes de Rfi et les souffler ensuite au Président pour l’induire en erreur, Monsieur Samir Adam Annour aurait dû vérifier l’inexistence prétendue du décret accordant la grâce présidentielle.

Et à supposer que le reportage et son interview subséquente aient été diffusés après les propos de Déby, il ne demeure pas moins responsable d’avoir soutenu, sans réserves, des allégations dépourvues de fondement. Être ministre c'est être responsable. Être ministre de Déby, c’est aussi et surtout être capable d’expliquer de façon diplomatique ses sorties brutales.

Dans l’hypothèse où Samir Adam Annour aurait parlé après Idriss Déby,  il était néanmoins tenu de circonscrire les propos de son chef à la question des 6 millions €  de dommages-intérêts qui, bien évidemment, n’ont jamais fait l’objet de la moindre grâce présidentielle. Aurait-il été chassé du gouvernement s’il disait tout simplement que « le chef de l’Etat avait voulu dire qu’il n’a jamais pris un décret pour dispenser les condamnés de l’Arche de Zoé de payer les 6 millions € de dommages-intérêts » ?

C'est de cela qu'il s'agit en réalité puisque Idriss Déby ne cesse de réclamer les fameux 6 millions €  que, selon lui, la France refuse injustement de payer.

L'incompétence des ministres "nouvelle génération" évoquée dans nos lignes n'est pas qu'une vue de l'esprit.

Samir Adam Annour s’est déjà illustré par son amateurisme et son esprit borné à travers ses propos honteux sur « la démocratie de cabaret » résumant à lui seul tout le mépris que certaines prétendues élites de notre républiquette témoignent pour les compatriotes du Sud.

Samir Adam Annour doit démissionner.

 

© Tchadoscopie

 

Tag(s) : #Tchad
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