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Padaré est-il de mèche avec les associations de défense des droits de l’Homme ?

signature-mimiDans son courriel, le correspondant anonyme accusait l’ex-Garde des Sceaux d’être de « connivence certaine avec les ADH.. » pour piéger Idriss Déby. Accusations fondées sans doute sur des soupçons. En effet, J.-B Padaré, avocat de son état, est par ailleurs membre de la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme, une organisation qui soutient les victimes présumées de l’affaire Habré. En outre, un article paru sur le site Zoomtchad en juin 2013 révélait que J.-B Padaré « a offert, à plusieurs reprises, ses services pour être une taupe à N’Djamena, au service de la défense du président  HH ». Dans ces conditions, il est incontestable que tous ses faits et gestes soient scrupuleusement passés au crible par les limiers de l’ANS pour en dégoter le moindre indice de trahison.

Mais il faut plus que de l’audace pour un ministre du régime pour tenter astucieusement de livrer Déby à la justice. Encore faut-il que la Justice sénégalaise, créée presque à la demande du maître du Palais rose, en manifeste sérieusement le souhait par des actes concrets.

Pour l’instant, Idriss Déby n’est pas directement mis en cause. L’article 17.3 des statuts des CAE rappelle que « l’action publique ne peut être mise en mouvement que par le ministère public près les Chambres africaines extraordinaires ». Le réquisitoire introductif du Procureur général près les CAE (nommé par le Président de la Commission de l’Union africaine), cite nommément des personnes. Il ne vise pas Idriss Déby.

Et le principal acteur du procès, M. Reed Brody, porte-parole de Human Rights Watch, a déjà exclu Déby du champ de l’enquête. Ne disait-il pas dans une récente interview que « Si vous parlez aux anciens de la DDS, si vous regardez les documents de la DDS, vous ne verrez jamais, jamais, son nom. Nous, nous avons des milliers de documents de la DDS, et le nom de Idriss Déby n’y figure nulle part » ?

Le magistrat chargé de l’Instruction des CAE ne peut décider d’investiguer au-delà des limites du réquisitoire. S’il a la faculté, conformément à la loi sénégalaise, de procéder à tout acte d’information qu’il juge utile à la manifestation de la vérité, il ne peut néanmoins déléguer par commission rogatoire plus de pouvoirs qu’il n’en a lui-même. Une commission rogatoire ne saurait porter sur d’autres faits que ceux sur lesquels porte l’information. Le cas échéant, le Procureur général prendra un réquisitoire supplétif permettant au juge d’Instruction d’étendre son champ d’investigation. Pour autant, vu les conditions dans lesquelles est instruite l’affaire Habré, il est peu probable que Déby fasse l’objet d’une quelconque procédure sur la base de l’accord de coopération judiciaire entre le Sénégal et le Tchad signé le 3 mai 2013.

Lire l'article sur Tchadoscopie.net

Tag(s) : #Tchad
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